©NICOLAS Bertrand / INRAE
AC²TION

AC²TION

Accélérer et accompagner les transitions : Contributions et Impacts de l’Agroforesterie en Nouvelle Aquitaine

Financement: Programme TETRAE INRAe & Région Nouvelle Aquitaine

Partenariat: UMR ISPA ; UR ETTIS ; USC BSE ; UMR EGFV ; UMR SAVE ; UMR BFP ; UR MycSA ; UR EABX ; UMR BIOGECO

Période: janvier 2023 > janvier 2028 (5 ans)

Responsable EGFV:  Virginie LAUVERGEAT 

Coordination: UMR ISPA Laurence DENAIX 

Résumé: L’objectif du projet AC2TION est d’analyser de manière systémique et dynamique les impacts environnementaux, agronomiques et économiques d’un élément majeur de transition agroécologique afin d’accompagner et d’accélérer l’adaptation de l’agriculture aux enjeux de l’agriculture de demain, dans un contexte climatique changeant. Cet élément au cœur de notre projet sera l’agroforesterie en viticulture et grandes cultures dans les territoires néo-aquitains. En plantation intra-parcellaires, les arbres participent activement à la lutte contre l’érosion, particulièrement dans les parcelles sensibles conduites en «open field», ainsi qu’à la conservation des sols en stockant du carbone et permettant une vie biologique riche en sous-sol. Les rangées d’arbres jouent aussi un rôle important de brise vent et de barrières à la diffusion atmosphérique des pesticides. En jouant sur les flux de chaleur et d’humidité, la présence d’arbres peut influer sur le microclimat intra-parcellaire. Les arbres permettent de créer l’habitat des auxiliaires des ravageurs de cultures, notamment dans les espaces dans lesquels les haies et bosquets ont disparu depuis longtemps, mais ils peuvent aussi être un réservoir pour des pathogènes fongiques ou bactériens. Ainsi, cet élément clé la transition agroécologique peut conduire à des externalités positives ou négatives sur l’environnement, la production ou le revenu des agriculteurs. 

Notre ambition dans le cadre du projet AC2TION est d’évaluer et quantifier de potentiels effets positifs ou délétères en les intégrant dans une analyse de la performance globale (environnementale et socio-économique) afin de pouvoir piloter les trajectoires de transition en maximisant les bénéfices tout en minimisant les impacts éventuellement négatifs, et ceci dans chaque situation spécifique. Pour cela, le consortium des chercheurs et acteurs cartographiera les innovations développées dans les territoires, synthétisera les connaissances déjà acquises et identifiera les questions de recherche et les verrous actuels. Des travaux seront menés pour comprendre, quantifier et modéliser les effets de l’implantation d’arbres en intra et inter parcelles sur le microclimat, la fertilité et santé des sols, la biodiversité, la dispersion des pathogènes ou des pesticides ou la valeur économique des produits issus des parcelles. La synthèse de ces différents effets se fera dans une approche globale multicritère des performances environnementales, socio-économiques ou monétaires des systèmes agroforestiers en comparaison à des systèmes agricoles conventionnels. Afin d’estimer la durabilité de ces systèmes, nous chercherons (1) à projeter les effets observés aujourd’hui dans la perspective d’un climat futur, en 2050 afin de proposer des adaptations à engager dès aujourd’hui et d’identifier les freins futurs et (2) à adapter les espèces ligneuses les plus adéquates à ces futures conditions pédoclimatiques. Pour l’ensemble des volets de recherche, les interactions seront fortes avec les acteurs de terrain, qui seront sollicités dans un esprit de science participative, pour contribuer à la collecte de certaines données et observations de terrain. Tout au long du projet, les chercheurs et acteurs seront également associés pour définir les questions de recherche et réfléchir aux conséquences des résultats obtenus sur la diffusion de l’agroforesterie en Nouvelle Aquitaine.

Ces travaux seront valorisés avec des actions spécifiques vers l’enseignement (apprenants, du lycée agricole jusqu’à niveau ingénieur, et enseignants), vers la société civile et les usagers des espaces ruraux et vers les politiques et acteurs des filières agricoles amont et aval. 

Bien que ces travaux soient conduits dans le contexte spécifique de l’agroforesterie, des enseignements génériques sur la transition agroécologique concernant d’autres leviers de diversification des systèmes de culture (allongement des rotations, introduction de nouvelles espèces, associations de cultures, complémentarité animal-végétal, etc.) seront produits. La conduite du projet sera donc raisonnée en rapport avec sa généricité : l’objectif est aussi de créer une boîte à outils applicable à d’autres éléments de la transition agroécologique et de réfléchir à l’impact de ce type de recherche participative sur la manière de faire ensemble la science de demain, au service de l’agriculture et l’environnement.