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Parcelle VITADAPT

Parcelle VITADAPT

VITADAPT est un projet qui a été initié en 2007 afin d’étudier le comportement des cépages bordelais dans un contexte climatique changeant, ainsi que l’adaptation et le potentiel d’éventuels candidats à une introduction dans l’encépagement bordelais.

Ce projet repose sur une parcelle expérimentale nommée parcelle 52 pour faire référence au nombre de cépages dont elle est composée. Cette parcelle a été implantée en 2009 sur le Domaine INRA de la Grande Ferrade sur un sol graveleux, représentatif de cette région de Bordeaux (appellation Pessac-Léognan), avec le soutien financier du CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) et de la région Aquitaine. Elle est constituée de cinquante-deux cépages différents, vingt-et-un cépages blancs et trente-et-un cépages rouges. Parmi ces cépages, nous retrouvons les cépages actuellement cultivés à Bordeaux qui nous servent de référence et de marqueurs du réchauffement climatique, mais également des cépages issus des autres vignobles français et étrangers. Nous étudions donc des cépages du Languedoc, espagnols, italiens, grecs, portugais et des cépages d’Europe de l’Est (Bulgarie et Géorgie, pays d’origine de la vigne cultivée, il y a plus de 6000 ans).

Pour cette étude, nous avons sélectionné une parcelle la plus homogène possible au niveau du sol et nous avons choisi les cépages selon les critères suivants :

  • Leur notoriété et importance mondiale en superficie de plantation,
  • Leur degré de précocité avec une forte proportion de cépages relativement tardifs, notamment sur la maturité,
  • Leur potentiel qualitatif (équilibre, arômes, structure) dans leur zone de production,
  • Des caractéristiques œnologiques telles que structure, profil aromatique et capacité de garde assez proches des produits issus des cépages bordelais.

Les 52 cépages (un clone/cépage) ont été greffés sur un porte-greffe unique pour pouvoir être comparés. Nous avons implanté 50 pieds par variété, à raison de 5*10 pieds, sur 5 blocs différents, et de manière aléatoire. Cet ensemble représente 2600 individus répartis sur 42 rangs avec 13 piquetées de 5 pieds, à une densité de 5500 souches/ha sur 0.6ha.

Les objectifs sont multiples :

  1. Étudier le comportement des cépages bordelais dans un contexte climatique changeant,
  2. Étudier les possibilités d’adaptation et le potentiel qualitatif d’éventuels candidats à une introduction dans l’encépagement existant,
  3. Élaborer une grande base de données de phénotypage de ces cépages, c’est-à-dire enregistrer et archiver les données d’observation et mesures de nombreux caractères de ces cépages,
  4. Établir une chronologie de précocité d’un grand nombre de cépages,
  5. Et enfin quantifier leur réponse physiologique à la sécheresse.

Sur ce dispositif expérimental, les mesures effectuées sont nombreuses. Elles concernent aussi bien le cycle de la vigne, avec des notations des différents stades de développement ou stades phénologiques - le débourrement, la floraison ou la véraison -  que des suivis hebdomadaires avec détermination de la composition des raisins tout au long de la période de maturation. Mais nous effectuons également des mesures pour évaluer la vigueur et les caractéristiques viticoles et agronomiques des cépages en Bordelais (par exemple avec les pesées des baies ou des bois de taille, ou l’évaluation de la fertilité et du rendement des cépages). Nous étudions le comportement des variétés face à la contrainte hydrique à l’aide d’un indicateur qui mesure la contrainte hydrique subie par la vigne au cours de la période de maturation (« δ13C» ou rapport entre les isotopes  12C et 13C  mesuré sur les sucres du moût à maturité). Nous évaluons également la sensibilité des cépages aux maladies et ravageurs. Ces suivis au vignoble sont complétés depuis 2015 par des micro-vinifications afin de caractériser les qualités œnologiques des cépages plantés et par une analyse fine du statut minéral des cépages, et plus particulièrement du statut azoté.

Ce projet étudie les conséquences de la variabilité climatique et s’inscrit par conséquent sur le long terme.

Voir aussi

Les secrets de la parcelle 52 (Sud Ouest, Mai 2014)

Adaptation de la vigne au changement climatique (A Destrac Irvine, Salon Vinitech, Novembre 2018)